Extrait 1/3

Nous habitons une vieille maison provençale, divisée en plusieurs appartements. Nous en occupons le rez-de-chaussée. Les parties communes sont traversées par un vieil escalier en ardoise dont les barreaux et la rampe sont en fer forgé.

Je m’agrippe à cette dernière, en cambrant mes fesses contre la cloison de l’entrée.

Lorsque Vincent pénètre dans le vestibule, il tombe nez à nez avec une créature tout droit sortie d’un film de David Hamilton, lascive, abandonnée, presque irréelle.

Il laisse tomber son porte-documents, totalement ahuri par la scène.

— Mais Katia, les voisins ?

Sans prêter attention à sa question, je le regarde droit dans les yeux, consciente du risque mais galvanisée par l’idée que l’on pourrait nous surprendre.

Il s’approche alors de moi, tout doucement. Son pas est feutré. Il retient sa respiration. Lorsqu’il arrive à ma hauteur, je me redresse et le plaque contre la cloison fraîche, d’un coup sec et imprévisible. Ses mains n’osent pas me toucher. Il les lève instinctivement au-dessus de sa tête. J’entreprends de déboutonner sa chemise, lentement, en décomposant chaque geste. Son torse se dévoile, et je frotte ma poitrine contre la sienne. Un effleurement imperceptible, presque insoutenable. Mes seins pointent fièrement. Je m’éloigne un peu pour le laisser prendre de la distance et admirer le spectacle de mes formes. Puis je le serre encore plus fort contre moi.

Cette violence l’excite. Il me retourne vigoureusement. Je remue mon cul contre sa braguette. Je sens la rigidité de son pénis en érection dans la raie de mes fesses. Je le masse en prodiguant des mouvements circulaires avec mon bassin. Peu à peu, son pantalon en lin se tâche de la mouille épaisse qui est sécrétée par mon vagin. Il y introduit un doigt. Je gémis. Puis deux. Je continue ma parade nuptiale en lui tournant volontairement le dos et en serrant très fort les barreaux en fer forgé, si fort que mes phalanges en sont devenues blanches.

Il me semble entendre des pas à l’étage, des voix étouffées, des bruits familiers de vaisselle, un téléviseur qui distille un ronronnement rassurant. Mais rien ne peut perturber mon désir et le sien. Il ouvre sa braguette brutalement et libère son sexe tendu. Il me pénètre sans détour. Je le sens au plus profond de moi, dur, incroyablement dur.

Je le plaque de nouveau au mur avec mes fesses et tends mes bras au maximum, pour m’enfoncer sur sa verge et l’emprisonner.

Nous restons ainsi sans bouger. C’est divinement bon de se sentir remplie. Je finis par contracter mes parois intérieures en rythme régulier, jusqu’à ce qu’un orgasme étincelant vienne me surprendre. J’entraîne Vincent avec moi, et il m’inonde de son sperme épais, sans que personne ne nous ait interrompus. Nos doigts s’entrelacent, nos corps restent emmêlés.

— Je t’aime, ma déesse, me susurre-t-il dans l’oreille.

— Je t’aime aussi mon chat.

Nous baisons comme des lapins. À tout moment de la journée et de la nuit. Parfois, je dois encore me masturber quand le désir vient me cueillir et que je suis toute seule. Parfois, j’ai peur de cette obsession qui se transforme en addiction. Mais ne dit-on pas que jouir prévient des maladies ?

 

Extrait 2/3

À l’intérieur de la boîte de nuit règne une ambiance des plus coquines à cette heure avancée. Les couples se trémoussent, se mélangent, se caressent.

La piste est bondée. Sur les divans qui l’entourent se déroulent des scènes lascives et indécentes. Alors que nous sommes à peine arrivés, le maître s’adresse à la tigresse et lui ordonne de s’accroupir face à moi d’une voix douce mais si grave qu’elle en devient autoritaire. À mon tour, je m’agenouille face à elle, pendant que Vincent, médusé, va s’asseoir tout prêt, me livrant aux mains expertes de ce colosse.

À son regard brillant, je n’ai aucun mal à deviner que la situation l’excite et l’intrigue à la fois.

La soumise m’embrasse d’abord tendrement pour me rassurer. Nous nous reniflons longuement comme deux chiennes, à quatre pattes. Le maître me somme de tendre la croupe.

— Cambre-toi.

Il enlève doucement ma petite culotte et il commence à me fesser en alternant claque et caresse. Mon cul s’échauffe rapidement, et, au fur et à mesure, ses caresses deviennent indispensables. Je ressens monter une excitation incroyable, si forte qu’elle coule le long de mes cuisses, sans qu’il n’ait pour autant effleuré aucune de mes parties intimes. Il saisit mes cheveux et tire ma nuque en arrière, ce qui me contraint à me cambrer davantage. Je me laisse faire au risque de foutre en l’air six mois de séances de kiné. Mon postérieur offert à sa perversion, un peu comme s’il le provoquait, l’oblige à frapper inexorablement. Il frappe, il caresse, il frappe, il caresse, il frappe, il caresse. Métronome parfaitement réglé. Sa voix se fait de plus en plus grave, presque rauque, à peine audible. Il ne cesse de me parler et cela m’aide à supporter. Sa femelle m’encourage. Elle gémit. Ses râles sont étranges. Signifient-ils qu’elle envie mon plaisir ? Compatit-elle à ma douleur ? Elle lape et m’enduit le visage de sa salive. Mon esprit est parti.

Puis, brusquement, la scène s’arrête net.

Je tente de me relever, engourdie, étourdie. Je rejoins Vincent sur le sofa voisin. Il est sidéré. Mes yeux sont des volcans en éruption, deux grands brasiers, dont la lave coule douloureusement, en emportant tout ce qu’il me reste de Rimmel. Quand les siens se plongent dans les miens, je reçois, de plein fouet, tout le torrent d’amour qu’il m’envoie, pour atténuer les flammes brûlantes. Il m’enlace quelques secondes, avant de s’approcher de la soumise, également très enflammée, et de l’embrasser sauvagement.

Je suis légèrement hébétée. Le maître vient me rejoindre et m’enveloppe de ses grands bras protecteurs. Nous discutons de ce que je viens de vivre. Il me questionne sur mon ressenti. Je lui réponds que j’ai adoré ce rapport de force. De son côté, il m’avoue qu’il ne pratique jamais de pénétrations avec ses proies. Il va jusqu’à m’avouer que rien ne l’excite plus vraiment depuis qu’il s’adonne exclusivement à ces pratiques parallèles. Le plaisir, il l’éprouve désormais dans sa tête. Oui c’est possible de jouir avec son cerveau. Pourtant, il me dissuade de tomber dans la spirale qui l’a aspiré, et me conseille de conserver cette candeur rafraîchissante qu’il aime en moi. Comme ultime confidence, il me dit que je suis une élève intéressante, car je n’ai pas baissé les yeux. Et il veut que je les baisse. Alors je le défie à nouveau, tout en sachant à quel risque je m’expose. Je me mets à genoux sur le canapé, les fesses en l’air, la tête dans les coussins pour ne pas qu’il puisse croiser mon regard, et y déceler une quelconque faiblesse.

Il m’ordonne de relever la tête et de baisser les yeux. Je ne peux donc pas tricher. Je plante mon regard, le plus noir, dans le sien. La sentence est immédiate. Sa main s’abat sur ma fesse gauche, sèchement.

Le sang afflue. J’en ai la chair de poule. J’attends sa caresse réparatrice qui tarde à venir, et au lieu de cela, il refrappe, pile au même endroit. Je lâche un cri étouffé. Il m’intime de baisser les yeux. Je ne lâche rien et le défie encore.

— Je compte jusqu’à dix, Katia.

À haute voix, il énumère chacune de ses claques, et je serre les dents, en me demandant si je ne suis pas trop prétentieuse. Je suis en train de jouer un peu trop près de la lumière. Le papillon va se brûler les… fesses.

À la dixième, je laisse échapper un « salaud » instinctif. Son œil tremble. Il assène une onzième frappe, qui me fait éclater d’un rire nerveux.

Extrait 3/3

À peine me suis-je installée qu’il débloque brusquement les tablettes prévues pour les plateaux-repas, devant nous. Une fois descendues, elles permettent de cacher la moitié de mon corps, et je commence à comprendre son intention.

— Comme vous ne daignez pas répondre, je vais devoir le vérifier par mes propres moyens.

Il glisse sa main sous ma jupe. Son doigt effleure mon sexe doucement. Il pince mon clitoris entre le pouce et l’index. Celui-ci est déjà tout gonflé.

— Vous êtes vraiment une belle petite salope, Katia !

Je plante mon regard noir dans le sien, tandis que lui plante ses doigts dans mon vagin, sans ménagement.

Après quelques secondes des plus torrides dans mon bas-ventre, il extirpe sa main de sous la tablette et la porte à sa bouche. Il lèche la mouille épaisse qui s’y est étalée.

J’ai peur que quelqu’un s’aperçoive du manège. Mais les sièges vides autour de nous lui donnent toutes les libertés.

Pendant toute la durée du vol, il fouille mon sexe, le caresse, le provoque. Je suis toute trempée, et refoule plusieurs fois l’orgasme qui menace de me submerger.

Je ne veux pas lui donner ce plaisir. Ce serait lui montrer ma faiblesse.

Il ne cesse ses attaques que durant le service de rafraîchissement. Enfin, le moment d’atterrir arrive et me délivre de sa main intrusive.

— Mademoiselle K., vous êtes prête.

— Prête à quoi ? parvins-je à articuler.

— À être baisée.

Je ne sais que répondre à cette réplique si directe.

— À l’arrivée, nous irons ensemble aux toilettes.

— Il n’en est pas question ! tenté-je de protester avec mollesse.

— C’est moi qui commande, et il n’y a pas de négociation possible. Vous m’avez provoqué pendant tout le vol. Maintenant, vous ne pouvez plus vous défiler. Il faut assumer. Je vais vous baiser, et pas question d’émettre le moindre son.

Dès la descente de l’avion, alors que j’ai la sensation que tout le monde remarque ma démarche hésitante, il me pousse dans les premiers W-C que nous trouvons. Il choisit les toilettes réservées aux handicapés, y dépose nos deux bagages à main, et referme la porte à double tour.

Prisonnière. Mon cœur est prêt à sortir de ma poitrine. Dos au mur, je n’ai aucune latitude de mouvement. Il retrousse ma jupe jusqu’à la taille, dévoilant ainsi mon sexe brûlant.

— Vous êtes bandante, Katia. Ultra-bandante.

Il prend le temps de m’observer dans les moindres détails, tout en me maintenant plaquée contre le mur et en m’obligeant à écarter un peu plus mes jambes à l’aide de son pied. Offerte, haletante, je n’ai plus la force de lutter.

Presque brutalement, il me soulève du sol et se rapproche au point d’être collé à ma poitrine. Mes cuisses ouvertes de chaque côté de ses hanches, son pénis durci est pile au niveau de mon sexe.

Il s’y introduit facilement et le remplit à la perfection. Je m’accroche à ses épaules puissantes, mais le poids de mon corps m’oblige à m’enfoncer encore plus profond sur sa verge. Je la sens tout au fond. Il me fait presque mal. Mais c’est tellement bon que j’ai envie de hurler. Il le décèle sur mon visage et fronce ses sourcils foncés.

— Katia… Tu te souviens de ce que je t’ai dit… Si tu te mets à crier…

Tiens, il me tutoie maintenant. Comme quand Vincent m’avait amenée chez lui, la première fois.

— Édouard, doucement, s’il vous plaît, doucement…

— C’est moi qui décide, compris ?

Et il s’enfonce encore plus loin dans mon ventre.

— Je vais jouir, je vais jouir !

Et à peine ai-je le temps de finir ma phrase qu’un orgasme violent m’emporte toute entière, à m’en faire tourner la tête.

 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.